Comoresalternances

«Aujourd’hui, est un jour de fête avec l’arrivée de nos compatriotes. La fête doit être grande car on avait perdu espoir et pourtant, le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour les libérer».

C’est par ces mots que le président Sambi a accueilli les anciens otages de l'Alzoufikar . Après 4 mois dans la gueule du loup, 9 comoriens ont retrouvé leur famille. Les ex-otages sont arrivé à Moroni vendredi matin en provenance de Madagascar, d’où ils ont étélibérés.

Ce sont des hommes épuisés que nous avons rencontrés à leur descente d’avion. La vie, dans les mains des preneurs d’otages, était pénible. « La situation était très grave et très traumatisante. On résiste car la résistance est la force de l’Homme. On n’a pas le choix car, on était sous les ordres des somaliens », décrit Askar Alfonse, originaire de Mohéli. Le navire avait quitté Moroni le 30 octobre dernier pour rallier le port de Dar es Salam. Mais il n’arriva jamais à destination. Des pirates somaliens sont venus les détourner de leur itinéraire. « C’était vers 13 heures que les preneurs d’otages nous ont attaqués. Ils ont dit qu’ils étaient des pécheurs et qu’ils étaient en panne d’essence. Donc, ils ont demandé qu’on les aide pour les ramener en Somalie», se souvient Dhoihilani Attoumani qui cache mal le choc provoqué par ces moments difficiles. D’après les otages, c’est le même jour que le bosco a été tué. Selon eux, « au moment de l’attaque, les somaliens ont cru que Soula était allé chercher des armes pour lutter et ils l’ont abattu par derrière ».

Le navire Alzoufikar avec toujours à son bord les otages malgaches, tanzaniens et comoriens avait été conduit au port d’Aladré. Cette partie de la Somalie est un état sans Etat où seuls les plus forts dirigent. « Aladré est le quartier général des pirates somaliens. Plusieurs bateaux arraisonnés y sont retenus », poursuit ce jeune commerçant. Les ex-otages ont passé 3 mois en Somalie dans l’espoir de trouver un bateau qui les ramènerait à Moroni. C’est durant le quatrième mois qu’ils seront à nouveau embarqués sous prétexte de les ramener au pays. « En réalité, ils ont voulu nous utiliser comme esclaves et appâts pour faire d’autres captures », ajoute l’un des otages.

Le dernier mois passé sur le bateau a été encore plus pénible pour les otages. Le groupe devait assurer les travaux de maintenance de la férie. « On nous obligeait à soulever des bidons de 200 litres de gasoil. Pourtant, on était à bout de force car on ne mangeait pas bien. On nous donnait à manger deux fois par jour : un verre de thé le matin et vers 17 heures, deux verres de riz sec, voire sans eau! », raconte Dhoihilani Attoumani, la trentaine révolue. Dans le groupe, il n’y avait qu’une seule comorienne qui est rentrée malade à Moroni.

(Source : Malango Actualité)