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Date de création : 31.01.2011
Dernière mise à jour : 01.09.2021
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Abdou Madi livre sa part de vérité sur le séparatisme!

Publié le 29/12/2011 à 21:56 par comoresactualites Tags : roman actualité sourire blog france monde travail nature dieu afrique
Abdou Madi livre sa part de vérité sur le séparatisme!
Entretien exclusif avec
M. Abdou Madi, Ancien Premier Ministre des Comores
Son séjour à Anjouan  Août - Octobre 1997
Depuis 1997, beaucoup d’accusations sont formulées à l’endroit de l’Ancien Premier Ministre Abdou Madi alias MJAMAOUE. Mieux, on l’accuse d’être le Parrain du séparatisme anjouanais de 97.

C’est suite au premier entretien qu’il a bien voulu nous accordé et que nous avons publiéle 04 décembre 2011dans notre blog que nous lui avons proposé de revenir sur son séjour aux cotés des séparatistes anjouanais en 97.

Comores Actualités :Monsieur Abdou Madi êtes vous séparatiste?
Mohamed ABDOU MADI :Je ne suis pas séparatiste, je m’oppose au centralisme politico – Administratif qui a montré ses limites à travers le monde. Ma préférence a toujours été l’Autonomie dans le sens le plus large possible quand il s’agit des Statuts (au pluriel) des Iles Comores au sein d’un Ensemble Commun. Les puissances économiques actuelles peuvent servir d’exemples. En Afrique, on peut citer l’Afrique du Sud, le géant Nigéria… avec leur Union d’Etats, en Amérique, il y a les Etats Unis d’Amérique…, côté Européen, on peut évoquer le cas de la Suisse…l’Autonomie des Régions d’un Pays est un facteur mobilisateur pour une concurrence positive.
Je pense qu’une approche statutaire qui s’apparenterait à une Confédération - type des Iles Comores pourrait être une option plus sage en lieu et place d’investir les kalachnikovs et mitrailleuses pour voler au secours de l’unité Nationale et du patriotisme comorien qui restent toujours en discussions.

Comores Actualités :Vous évoquez souvent la spécificité insulaire, n’est-ce pas une façon de cacher vos intentions réelles quant à la dislocation des Comores ?
Mohamed ABDOU MADI: L’insularité comorienne n’est l’invention de quiconque, si ce n’est celle du bon Dieu, c’est la nature qui a fait des Comores un Etat insulaire, peut être qu’on peut reprocher au grognon Océan Indien d’avoir disloqué les Comores.
La seule faute pour nous Comoriens serait de chercher à s’opposer à l’insularité ou à l’ignorer au lieu de l’assumer en trouvant un statut qui pourrait lui être compatible.
La mission qui devrait être celle de tout comorien serait de s’imaginer les moyens appropriés pour le renforcement du patriotisme afin d’éviter la dislocation des cœurs.
Et j’insiste, ce ne sont pas les Kalachnikovs qui peuvent réussir cette mission, au contraire les kalachnikovs ne peuvent qu’être leurs premiers ennemis. D’ailleurs, bientôt quarante ans d’indépendance et le constat est là : Mayotte s’en est allée et les autres Iles sont à la recherche d’un Statut idéal.
Comores Actualités :Quels pourraient être selon vous l’origine du séparatisme comorien et ses auteurs ?
Mohamed ABDOU MADI :Le séparatisme comorien a six origines principales :
1. le transfert incompris de la capitale des Comores de Dzaoudzi à Moroni;
2. le référendum d’autodétermination précipité de 1974;
3. l’Indépendance unilatérale improvisée de Juillet 1975, une indépendance mal conçue et mal maitrisée;
4. les régimes dictatoriaux – sanguinaires -  mercenariats post indépendance de 1975 à 1989;
5. les fréquents débarquements inter Iles meurtriers comme alternatives de conquête de Pouvoir;
6. l’irrationalité aussi bien dans la gestion politique qu’au niveau de l’Aide Internationale et des ressources financières propres du Pays, cette irrationalité conséquente à la centralisation politique aberrante des Pouvoirs.
L’insularité mal assumée pourrait être un élément aggravant du séparatisme. Le mouvement Mohélien «Oukoutrouzi» (séparatisme) de 1990 et la révolution indépendantiste Anjouanaise de 1997 ne peuvent être qu’un rejet de l’irrationalisme au niveau de la gestion du Pays.
Comores Actualités :Qu’en est-il desauteurs ou des responsables du séparatisme comorien ?
Mohamed ABDOU MADI :Dès lors que les origines du séparatisme sont connues et dévoilées, les auteurs sont mis à nu; suivez mon regard: ce sont les leaders ci-après désignés et qui assumeront certainement :

D’abord, les Leaders du Parti vert de l’époque à l’origine du transfert dans le sang de la capitale des Comores de Dzaoudzi à Moroni, point de départ du retrait de Mayotte de l’Ensemble Comorien,
Ensuite viennent les Leaders des années 70 de la coalition du Parti Blanc, le PASOCO, le MOLINACO et autres… qui ont instruit dans la précipitation et l’impréparation le référendum d’autodétermination de 1974 et l’indépendance unilatérale mal conçue de 1975 sans avoir mis dans la balance tous les paramètres pour la suite des évènements.

Comores Actualités :MonsieurABDOU MADI, en votre qualité de Chef du Gouvernement du Président Djohar en 94, qu’avez-vous fait pour réparer ce que vous décrivez comme des injustices, des irrationalités politiques ?
Mohamed ABDOU MADI: Je me presse pour rappeler que je n’ai eu seulement que 9 mois de Chef de Gouvernement, de Janvier  à Septembre 1994. Dès ma prise de fonction à la tête du Gouvernement, conscient de la menace de la problématique insulaire qui frappait aux portes politiques du Pays, j’avais instruit immédiatement trois réformes phares :

1. le Conseil de Ministres tournant
Rapprocher les comoriens de toute Ile de leurs Gouvernants en instituant le Conseil de Ministres tournant entre les Iles. Durant les soixante douze heures qui encadraient le Conseil de Ministres qui se tenait en dehors de Moroni, la Capitale de l’Ile d’accueil du Conseil était baptisée Capitale des Comores et les Directions régionales des services déconcentrés devenaient cabinets ministériels où les contacts directs des Ministres avec la population de l’Ile se réalisaient pour la circonstance;
2. Imposition aux ministres de visites régulières inter Iles
Chaque Ministre avait à rendre compte trimestriellement de son ou ses déplacements de travail à l’intérieur des Iles, aussi bien à Ngazidja, Moili que Ndzouani.
3. Les Directions Régionales impliquées dans les missions extérieures
Les compositions des délégations devant représenter le Pays à l’extérieur tenaient compte de l’insularité avec l’obligation d’inclure de représentant(s) des Directions Régionales des Iles.

Comores Actualités:Pourquoi votre initiative de rentrer à Anjouan en Août 1997? Une initiative personnelle? Une initiative d’un groupement politique? Une initiative du Pouvoir central de l’époque du Président Taki ?
Mohamed ABDOU MADI: Je vous rappelle que le 31 Juillet 1997, le Président Feu Mohamed Taki avait invité la Communauté Anjouanaise de Ngazidja à une réunion d’échanges à sa résidence privée de Vanamboini pour débattre de la crise Anjouanaise, une rencontre suivie d’un débat contradictoire des Leaders Anjouanais de tout bord, débat radiodiffusé en direct de Radio Comores à 20 heures du même jour 31 Juillet 1997.  Au cours de ce débat, je n’avais pas mâché mes mots et certains s’attendaient même à mon interpellation à la fin de l’émission. Le lendemain 1er Août 1997, j’allais me trouver dans un vol en direction d’Anjouan aux chevets des manifestants. Ma décision de rejoindre Anjouan était conséquente:
1 –A un agacement personnel et celui de la majorité des Anjouanais à un Pouvoir de Moroni qui affichait une carence de solutions;
2 - A une interpellation des militants de mon Groupe politique demeurés sur place à Anjouan quant à la gravité de la situation avec tous les risques de débordement et de dégâts humains suite à l’assassinat de Belela par l’Armée Nationale le 14 Juillet 1997.

Comores Actualités : Le Président Taki était-il à la hauteur de la situation ?
Mohamed ABDOU MADI: Un Président de la République ne peut être à la hauteur que si son entourage l’est, ce qui n’était pas le cas. Après la rencontre du 31 Juillet 1997 avec la diaspora Anjouanaise de Ngazidja, il était clairement apparu que le Président Taki était mal informé sur ce qui se passait sur le terrain Anjouanais, on lui déformait tout, d’où on ne pouvait plus rien attendre de lui si ce n’était la casse, d’ailleurs le débarquement de Septembre 1997 qui allait suivre était bien prévisible en écoutant ses propos du 31 Juillet 1997.
Comores Actualités :Monsieur Abdou Madi! Le sens de votre phrase «l’indépendance d’Anjouan est irréversible» ?
Mohamed ABDOU MADI: En arrivant à Anjouan le 1er Août 1997, Anjouan était en pleine ébullition et revendiquait son retour à la colonisation française, car déçue de la gestion chaotique post indépendance du Pays. Anjouan avait engagé une bataille pour rejoindre Mayotte dans sa perspective de devenir Département Français.
La fameuse phrase «l’indépendance d’Anjouan est irréversible » que j’ai eue à prononcer était une expression à la fois sincère, courageuse et responsable, malgré les risques du moment, une paraphrase très objective destinée à détromper le rêve d’Anjouan de redevenir colonie.
Ma vision qui n’a d’ailleurs toujours pas évolué, c’est qu’Anjouan peut revendiquer tous les statuts politiques imaginables, mais que la remise en cause de son indépendance de 1975vis-à-vis de la France n’était plus envisageable.
La problématique de l’indépendance d’Anjouan vis-à-vis des Comores n’était pas d’actualité au départ, ça a été une réaction après l’échec des«Mabawois».

Comores Actualités : Monsieur le premier ministre, vous avez quand même été porte parole de ce mouvement et bien présent devant les caméras françaises pour louer cette initiative ?
Mohamed ABDOU MADI: Consultez soigneusement les archives, j’ai été Porte Parole du Mouvement en deux mois seulement (Août – Septembre 1997), et devant les cameras et dans les réunions de la Coordination,  ma vision c’est qu’Anjouan ne pouvait revendiquer la remise en cause de son indépendance de 1975vis-à-vis de la France, et je pense que j’ai eu raison.
Le fait qu’Anjouan est devenue indépendante par rapport à la France, cela est bel et bien irréversible.

Comores Actualités :Monsieur le Premier Ministre, vous dites qu’Anjouan peut revendiquer tous les statuts !!!! Même l’indépendance vis-à-vis de l’Etat Comorien?
Mohamed ABDOU MADI:  Par rapport au statut d’Anjouan vis-à-vis des autres Iles, ma position ne s’était pas fait attendre en proposant l’Autonomie la plus large que possible au sein d’un Nouvel Ensemble comorien à définir, d’où la naissance de mon conflit avec le Mouvement qui allait conduire à mon exile de l’Ile, 10 ans durant.
Comores Actualités:Quelle a été votre démarche à votre arrivée à Anjouan le 1er Août 1997 ?
Mohamed ABDOU MADI :A mon arrivée, j’ai trouvé qu’un rassemblement général des militants du mouvement revendicatif était lancé pour le 03 Août 1997, une initiative dont j’avais souscrite. Le 3 Août 1997, comme prévu, le rassemblement a eu lieu à l’issu duquel la Gendarmerie d’Anjouan a été désarmée sans violence et le camp de la Gendarmerie de Mutsamudu investi par les révolutionnaires sans effusion de sang. Le 05 Août 1997, sur ma proposition, une Coordination politique représentative de toutes les régions d’Anjouan allait être mise en place sous la Présidence d’Abdallah Ibrahim et sous ma supervision politique et administrative.

Comores Actualités :Pourquoi Abdallah Ibrahim, pourquoi pas vous, surtout vous étiez  à la fois architecte, ingénieur et ouvrier ?
Mohamed ABDOU MADI: Je suis quelqu’un de très modeste, un non assoiffé de Pouvoir. J’arrivai à Anjouan dans un Mouvement qui avait déjà un passé, un bilan. Un mouvement lancé en février 1997 six mois avant mon arrivée, un mouvement qui comptabilisait déjà des tués par balle comme Belela, des handicapés par balles, des emprisonnés comme les cas d’Abdallah Ibrahim et Charikane.
Ma mission principale n’était pas d’exclure des gens pour m’imposer, c’était beaucoup plus redresser la situation et tenter de réinstaller Anjouan sur le bon chemin, celui de la non violence et des non exécutions sommaires. Avouons – le cette mission a été accomplie une semaine après mon arrivée.
Comores Actualités:Et vos orientations qui ont suivies la mise en place de la Coordination et votre investiture à la Fonction de Coordinateur Superviseur de ladite Coordination ?
Mohamed ABDOU MADI :Il a fallu évacuer la rue et mettre fin aux affrontements des militants contre une Armée Nationale qui avait abdiqué le 03 Août 1997 et rendu les armes. Il fallait engager une dynamique politique, c’est ce qui a été le cas avec l’arrivée d’une délégation de l’OUA dirigée par l’Ivoirien Pierre Yéré, Ambassadeur de Côte d’Ivoire en Ethiopie et auprès de l’OUA. Sur le plan intérieur, il fallait engager le débat sur l’avenir statutaire de l’Ile et c’est à ce niveau que les assoiffés de Pouvoir ont tout gâché.
Comores Actualités :Large autonomie des îles n’est-elle pas synonyme de séparatisme ?
Mohamed ABDOU MADI: L’Autonomie large n’est autre que la mobilisation des Iles à la bataille du développement, la remise au travail de chacune d’elles pour les inciter à se prendre en charge et à pouvoir cotiser pour les dépenses communes du Pays. D’ailleurs, l’Autonomie des Régions est devenue une option de développement universelle. Les Pays devenus puissances économiques aujourd’hui  sont passés par là. Les systèmes totalitaires, centralisateurs  sont bien en déclin.    

Comores Actualités :Quelle a été votre approche pour soutenir votre proposition ?
Mohamed ABDOU MADI :Mon approche a été celle de faire asseoir les trois Iles autour d’une même Table, se réconcilier et débattre des questions liées au statut de chacune d’elles, et c’est ce que j’avais entamé avec mon déplacement au siège de l’OUA à Addis-Abeba en Septembre 1997. Malheureusement le débarquement militaire du Président Taki du 13 Septembre 1997 allait tout remettre en cause et hypothéquer l’approche, ce qui allait replonger la situation dans les positions extrémistes Anjouanaises de départ d’avant mon arrivée à Anjouan le 1er Août 1997.
Dans la foulée, un référendum d’autodétermination sans agrément international et donc sans observateurs internationaux allait être organisé, un référendum qui s’était soldé par un non évènement.
Comores Actualités :Une nouvelle approche du séparatisme, le résultat est le même, on n’a pas les Mabawois mais on ne reste pas non plus avec les autres, n’est ce pas? Ne pensez-vous pas Monsieur le Premier Ministre qu’en mettant en place une Coordination Politique du mouvement vous aviez donné une armure à la bête dont elle avait besoin pour conquérir son espace ? Il faut souligner que vous étiez le seul grand politicien et de loin le plus expérimenté dans le mouvement !!!
Mohamed ABDOU MADI: Avec le basculement de la situation dans le sang, la première priorité était de stopper les violences, faire évacuer la rue et installer les gens dans la logique du dialogue, il y avait urgence pour imposer le pacifisme. Et c’était une mission réussie avec la mise en place de la Coordination le 05 Août 1997. Maintenant, si ceux d’en face ne pouvaient être à la hauteur de prendre en charge la situation, il fallait faire appel à des renforts ou carrément laisser la place à d’autres. Malheureusement, ceux d’en face avaient jugé la prédisposition au dialogue affichée par Anjouan de capitulation ce qui a conduit au débarquement de Taki de Septembre 1997 qui allait tout remis en cause.
Comores Actualités :Vous avez été au-devant de la scène durant cette période, est ce qu’il y a eu des pays qui ont soutenu ce mouvement et lesquels?
Mohamed ABDOU MADI: C’était un Mouvement quelque peu batarde sans une orientation claire. Il était question de mécontentements mal géré qui a évolué assez rapidement vers le pire:
·Ca avait commencé par le rejet d’Anjouan du Premier Ministre que Taki avait nommé immédiatement après son élection, suivi du blocage des frontières d’Anjouan pour la 1ère visite projetée dudit Premier Ministre;
·Taki ayant insisté, ça a évolué vers une option de rupture avec Moroni pour rejoindre Mayotte(les Mabawois);
·Quand ça ne pouvait pas progresser, la problématique de l’indépendance d’Anjouan est venue s’interposer.
Dans un tel cafouillage, comment voulez-vous qu’un pays vienne se mêler ? C’est seule l’UA qui s’était manifestée après la mise en place d’un interlocuteur, à savoir la Coordination.

Comores Actualités:Et votre départ d’Anjouan ?
Mohamed ABDOU MADI :Mon départ d’Anjouan était conséquent au regrettable débarquement militaire du Président Taki suivi du fameux référendum d’autodétermination.

Comores Actualités :Pourquoi le Président Taki a opté pour un débarquement militaire si de votre côté (anjouanais) vous étiez prêts à négocier ?
Mohamed ABDOU MADI: Mal renseigné, Taki avait jugé la prédisposition au dialogue affichée par Anjouan de capitulation, d’un étouffement du Mouvement ce qui a conduit à la prise de la décision du débarquement de Septembre 1997 qui allait tout remettre en cause. Au fait, Taki s’attendait à la victoire facile, croyant à la fatigue de ses opposants qui allaient déposer les armes au premier coup de feu en provenance de Moroni. Dans cet esprit, le dialogue n’avait pas de place pour Taki.

Comores Actualités:Aviez-vous une mission particulière sur la crise anjouanaise au sein du dernier Gouvernement Taki ?
Mohamed ABDOU MADI: Bien sûr que j’avais une mission au sein du dernier Gouvernement Taki, le cas contraire,  je n’aurais pas fait partie.
Au fait, après que le Mouvement Anjouanais avait souscrit à ma proposition de dialogue de 1997 à l’origine de notre rupture, et qu’Anjouan avait pris part à la Table Ronde organisée par l’UA à Addis-Abeba pour la relance de ce dialogue inter comorien, une Table Ronde que j’avais négociée et obtenue de l’UA en Septembre 1997, mais rejetée à l’époque par le Mouvement, j’ai été appelé au Gouvernement avec comme mission de renforcer ce dialogue dont j’ai été l’instigateur à l’origine.

Comores Actualités :Qu’ont-elles apporté aux anjouanais ces années de séparatisme?
Mohamed ABDOU MADI: J’aurai préféré que cette question puisse être répondue par Abdallah Ibrahim, Colonel Abeid et Colonel Mohamed Bacar.
Comores Actualités :Dernière question Monsieur le Premier Ministre, de 2002 à 2008 l’Union des Comores n’était qu’une chimère tant l’Etat comorien n’avait aucune représentation ni autorité sur Anjouan dirigée par le Colonel Bacar, ne pensez-vous pas que le débarquement militaire du Président Sambi en 2008 donne les moyens à l’Etat pour conquérir son île et justement mettre fin au séparatisme ?

Mohamed ABDOU MADI: Un grand sourire !!!! En réalité, l’impasse dans la situation qui a prévalu aux Comores de 2002 à 2008 incombe à l’équipe qui a piloté la rédaction de la Constitution qui devrait normaliser la situation post crise. Les rédacteurs de la Constitution de 2001 n’avaient pas maitrisé tous les paramètres qui étaient en jeu, et tout a été à la va vite.  Maintenant, le débarquement de Sambi n’a fait que remuer des plaies, accentuer voir généraliser les haines entre comoriens.
Je finirai par dire que, ni l’unité nationale, ni le patriotisme, ne peuvent être imposés par des coups de bâtons, des kalachnikovs et l’exclusion. Il doit être question d’une adhésion des cœurs, ce qui n’a pas  été  le cas malheureusement avec le débarquement de Sambi et son compagnon Madeira en 2008.