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Date de création : 31.01.2011
Dernière mise à jour :
01.09.2021
5785 articles
en tout cas l'essentiel ce n'est pas
de nomination mais un développement du pays; toujours les mêmes personn
Par Anonyme, le 30.09.2020
mamadou a signé ça sous l'effet de l'acool.
Par Anonyme, le 30.09.2020
l'exploitation politique de l'homme par l'homme est une abomination, et c'est parce que le peuple comorien est
Par HAMED HOULED, le 18.08.2020
merci d effacer la ligne 1999-2001
Par Anonyme, le 03.08.2020
yaya kouma
Par Anonyme, le 19.06.2020
Le constat est dur mais nécessaire : à El-Maarouf, c’est la désolation. J’ai travaillé plusieurs années dans cet hôpital mais cela ne doit pourtant pas servir à légitimer mon silence face aux cortèges des horreurs qui sévissent, ces derniers temps, dans cette institution mythique. À la lumière des drames récents et des écueils que les expériences passées dans ce lieu m’ont apportées, permettez-moi de faire un détour dans ce passé, pour tenter de mieux comprendre les fondements du déclin de la qualité des soins au sein de notre hôpital de référence, aujourd’hui à l’agonie. J’étais jeune infirmer lorsque l’hôpital a été remis aux autorités comoriennes par le biais de l’administration coloniale. Du point de vue médical, c’était un héritage d’une grande richesse historique; le plateau technique et administratif permettait de dispenser des soins appropriés conformément aux normes en vigueur de l’époque. Quel paradoxe! Auparavant, les ressources étaient dirigées au bon endroit; les unités des soins très bien entretenues et fonctionnelles; les équipements et fournitures médicaux de bonne qualité et constamment renouvelés; les repas, les médicaments, les tests, le transport ambulancier etc., tous offerts gratuitement.
Sans un sous, tout le monde avait un accès rapide et illimité à toute une gamme de soins médicaux; chaque patient avait son dossier médical, le tout bien archivée et exploitable; les services de soutien tournaient à plein régime; les soins privés se donnaient exclusivement en dehors des heures de travail. Quant à l’encadrement du personnel, l’hôpital leur offrait un environnement propice à l’apprentissage et à la mise en pratique de leurs connaissances; payé et évalué régulièrement (dernière évaluation 1982), il était motivé et engagé dans le processus de soins, tout en respectant les codes professionnels; On pourrait allonger la liste…Hélas! Ce tableau idyllique ne fut que de courte durée. Compte tenu de ces conditions, comment donc expliquer la dégradation des infrastructures ainsi que la détérioration de la qualité des soins au point de désigner notre fleuron national d’El-Muerte? Un agrégat de facteurs a contribué au dépérissement de l’hôpital El-Maarouf. Mais, selon moi, la réflexion peut se regrouper autour de trois grands déterminants qui vont sceller définitivement son sort et, imposer un état d’esprit nouveau chez les patients ainsi que chez les professionnels qui vont y exercer leur art, oh! Combien valorisant!
Le premier déterminant est sans conteste, le sous financement par les gouvernements successifs. Aucun des deux paliers du gouvernement n’a pris la peine de considérer El-Maarouf comme un patrimoine d’une richesse inestimable pouvant assumer un rôle prépondérant dans la répartition équitable de la richesse collective. Encore aujourd’hui, tandis que l’hécatombe se poursuit, et que toute tombe en ruine, nos élites continuent d’ignorer ce secteur vital qui préoccupe réellement la santé des gens, pauvres et riches. Vraisemblablement, le sous-financement va révéler un phénomène important jusque-là inconnu : malgré un personnel pléthorique et formé, l’hôpital n’assure que des soins de piètres qualités, offerts dans des conditions médicalement non sécuritaires et administrés par un personnel peu consciencieux de la performance car soumis à aucune obligation de résultats. Après le départ du dernier gestionnaire, issu de la coopération française, plusieurs problèmes, pourtant prévisibles, vont se manifester très tôt dans la gestion médicale et administrative de l’hôpital, Malheureusement, aucune mesure n’a été mise en place pour limiter leurs impacts négatifs. Au fil du temps, des comportements déviants, inconscients, insouciants, inconséquents, proprement criminels, vont devenir la pratique dominante, sans que l’État intervienne. Ce laisser-faire gouvernemental fut dramatique.
Ainsi donc, dès l’aube de notre indépendance, des enjeux majeurs vont affecter en permanence la dynamique organisationnelle des activités médico-administratives, bouleversant radicalement la manière de donner et de gérer les soins. À titre d’exemple, on peut mentionner l’absence d’investissement significatif dans l’entretien et la rénovation des bâtiments ou dans l’achat de nouveaux équipements désuets ou tout simplement le renouvellement du stock des consommables. Pire encore, malgré une vision hospitalocentrisme révélateur et, un domaine en constant évolution, El-Maarouf fut oublié des priorités nationales. Aucune stratégie gouvernementale n’a été pensée pour bonifier les activités médicales qui s’y déroulaient; le fonctionnement des services médicaux, techniques et administratifs dépendait exclusivement des rares dons, vite détournés. Soumis à ce régime d’assistanat permanent, comment ne pas sombrer dans la stagnation intellectuelle démoralisatrice qui pousse les professionnels à la médiocrité? Quant aux services administratifs, la politisation des postes cadres n’a guère arrangé la situation; la guerre larvée pour les postes de médecin-chef, du directeur général et de surveillant général etc., n’a pas permis une saine collaboration entre les différentes équipes; faute de moyen, on sabre dans les services pourtant essentiels (hôtellerie, pharmacie, transport d’urgence) et les factures refilées aux patients. Face à un tel contexte de travail, fournir des soins de qualité, humainement et techniquement acceptables, est devenu une mission quasi impossible. Le deuxième déterminant est le désengagement de l’État à travers ses restrictions budgétaires successives, d’abord par pure inconscience et par la suite, sur imposition de la banque mondiale. Cette indifférence, va soulever deux autres problèmes de taille:
1) la pratique mercantile, au sein même de l’hôpital, précurseur de petites magouilles;
2) la facturation des soins créant inéluctablement l’inaccessibilité et l’inégalité aux soins médicaux, source d’une injustice sociale jamais corrigée. Ainsi donc, l’entrée en vigueur du ticket modérateur, sensé réduire la charge de l’État, n’a finalement généré que des effets pervers manifestes dont la plus dramatique est la désorganisation des soins et la décentralisation des finances. Dans la mesure où il faut payer pour chaque soin, pour chaque service, alors que les besoins monétaires du personnel soignant est une réalité, cela signifie en gros, qu’on peut payer n’importe qui, ou se faire payer par n’importe qui, pour recevoir n’importe quels soins, dispensés dans n’importe quelles conditions, sans passer forcement par la caisse centrale de l’hôpital. La table de la corruption est servie; adieu la vocation! Cette « privatisation sauvage » des soins car, soumis à aucun paramètre technique, financier, administratif ou législatif rigoureux, a été très profitable pour les gouvernements qui voyaient l’hôpital fonctionner, peu importe la qualité des services, sans avoir à y verser un centime. En somme, la financiarisation des soins va servir de terreau fertile aux « mkarakara » latents et à l’émergence d’une nouvelle culture de marchandage des soins. C’est ainsi que l’hôpital, un espace public à caractère humanitaire, est devenu un péage, un lieu d’enrichissement. Mais, qu’en est-il de la situation des patients? Disons qu’aucune amélioration notable n’a été constatée ni au niveau de l’accessibilité ni au niveau de la qualité des soins. D’autant plus qu’aujourd’hui encore, victimes de cette déstructuration des activités médicales et du laxisme des gestionnaires, les malades continuent de payer sans en avoir pour leur argent. Fait nouveau, nos élites qui se croyaient jusque-là à l’abri de cette « médecine de brousse », se rendent compte que, même s’ils ont l’argent qui leur permet de se payer les meilleurs spécialistes, rien ne leur garantie des soins médicalement sécuritaires en raison du manque crucial de ressources dont ils en ont contribué à la pénurie et, qu’en cas en cas de négligence fatale… Enfin, le dernier déterminant, et non le moindre, est le retard dans le versement des salaires. Si les médecins s’en sortaient tant bien que mal, les paramédicaux eux, croulaient dans la misère. Les cumuls des impayés à ouvert la porte à la débrouillardise malsaine signant la mort de la médecine humanitaire. Il était illusoire de croire que la nouvelle génération du personnel allait jouait le bon samaritain, alors qu’ailleurs, sans état d’âme, des fonctionnaires s’enrichissaient impunément. La déconsidération du statut particulier du personnel soignant a gravement ébranlée les structures organisationnelles des soins. Certes, tous ont prêté serment mais, incapables de survivre à des longues périodes d’arriérées, les activités privées plus lucratives ont pris le dessus. Pour être rentables, celles-ci ont été introduites sciemment dans l’hôpital encourageant ainsi les effractions par un usage abusif des ressources fondamentales destinées aux patients, créant une pénurie chronique et généralisée au niveau des unités de soins. Puisque nous vivons dans un système financier corrompu, ces malversations n’ont jamais été décriées. Pire, les malades eux-mêmes prenaient part à cette décrépitude en soutenant des actes illégaux, voire dangereux, qui sont pratiqués au sein même de l’hôpital. Cette corruption interne n’est soumise à aucun contrôle; une nouvelle mentalité de pillage par dépossession est devenue la norme. On dépossède carrément les malades, parce que comme vous, « nous sommes en droit de…. ».Enfin de compte, la gangrène, la corruption et toutes sortes de lobbies ont infiltré la pratique quotidienne, établissant un rapport douteux entre les patients et les soignants, mettant constamment à mal l’agir moral. Le bien-être des malades, leur dignité, la conscience morale des professionnels, la culture du bien faire, n’ont jamais été valorisés, détruisant l’esprit d’imputabilité pourtant essentiel lorsqu’on soigne des humains. C’est ainsi que depuis trois décennies, la pagaille règne à El-Maarouf sur tous les plans : cliniques, juridiques, financiers, gestion des ressources humaines et des infrastructures, etc. Même si certains soignants croient encore au miracle, mais comment venir à bout de l’irresponsabilité des gouvernements? Comment redonner confiance à la population désemparée afin qu’elle cesse de soutenir des pratiques illégales et oser les dénoncer? Comment briser les pressions des lobbies syndicaux, professionnels et politiques qui se fusionnent et se désunissent au gré de leurs intérêts reléguant les patients au second plan?
Enfin, si I ’oxygène est aujourd’hui disponible, il ne faut pas vite s’en réjouir, car des tragédies, ce n’est pas la première fois qu’ils se produisent au sein de cet hôpital, avec ou sans oxygène, et ce ne sera pas la dernière fois malheureusement. Parce que, mis à part les crimes qui y sont commis et laissés sans punition, aussi longtemps que les malades ne seront pas au centre des préoccupations quotidiennes des gouvernements et du personnel, rien ne changera. Que faire alors? Que nous enseignent tous ces morts, au-delà de l’indignation et du scandale qu’ils peuvent susciter? À prime à bord, il est clairement inacceptable que cette situation perdure encore; des voies existent pour ramener « El-Muerte » mal en point, à son niveau comparable à ce qu’il existait déjà. Mais pour cela il faudrait que les gouvernements assument leurs responsabilités. En-ont-t-ils vraiment la volonté?
Ahmed Mohamed Ben, infirmier(Québec) Canada