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Eau en bouteille: Le service phytosanitaire suggére!

Publié le 17/02/2014 à 13:21 par comoresactualites Tags : bonne chez société voyage

 

Eau_en_bouteille
[i][b]Les bouteilles d’eau minérale font florès aux Comores. Pas moins de deux marques ont vu le jour ces derniers mois: Hurya et Salsabil. Sans compter Madji Baraka qui traite l’eau de Mamwe, Karthala et Beniteau, présentes sur le marché depuis un temps. Le service phytosanitaire fait ce qu’il peut pour s’assurer de la bonne qualité du produit. Mais force est de constater que ce n’est pas suffisant. Qu’il ne peut au mieux, que suggérer. Enquête.
[/b][/i]


Chez Madji Baraka, on ne s’en cache pas. L’eau vendue dans les bonbonnes est celle de Mamwe. Mais auparavant, elle est traitée à l’ozone, à l’ultraviolet, pour tuer les bactéries. Elle est aussi filtrée. Dans ses locaux, de grandes cuves assurent le processus de traitement de l’eau. Docteur Hadad, son propriétaire, assure que le ministère de la Santé lui délivre, tous les six mois, une autorisation.

Son affaire marche-t-elle bien? «J’ai mille clients et en plus de cela, l’eau est non seulement propre à la consommation pour les adultes, mais aussi pour les nourrissons», affirme-t-il. «Mais ce n’est pas de l’eau minérale que nous produisons», précise-t-il. D’ailleurs le service phytosanitaire y a fait un tour, il y a quelques temps. Selon Djoumoi Saandi, inspecteur général: «Madji Baraka a le matériel adéquat, qu’il renouvelle régulièrement», dit-il. Mais est-ce à dire que l’eau de Mamwe est impropre à la consommation si elle doit passer par tout ce processus avant que vous ne la vendiez? Le propriétaire de Madji Baraka ne répondra pas à notre question.

Ce qui est sûr, le service phytosanitaire fonctionne avec peu de moyens. «Nous n’avons pas de laboratoire pour mener des analyses. Ce que nous pouvons faire, c’est prélever un échantillon que nous remettons au Cefader», reconnait Djoumoi Saandi.

A en croire le responsable assurance-qualité, Youssouf Msahazi, «aux Comores, nous ne pouvons faire que des analyses microbiologiques. Pour les analyses physicochimiques, il faut envoyer un échantillon à l’étranger».
«Hurya est presque pur, il y a peu de minéraux», affirme Halil Bakhressa, un des responsables de l’enseigne. «Elle provient de la source de Shamle», explique-t-il. Est-elle propre à la consommation? Il répond par l’affirmative.

Halil Bakhressa affirme que «nous avons fait des prélèvements que nous avons envoyés dans un laboratoire à La Réunion, et ils nous ont assuré que notre eau était de bonne qualité. Nous avons aussi une convention avec l’Udc; elle vient ici toutes les deux semaines pour contrôler l’eau mais l’Université ne dispose pas de réactifs».

On se demande pourquoi ces étudiants persistent à y aller. Oui, mais quel est le nom du laboratoire à La Réunion? Réponse: «je ne m’en souviens pas, cela fait longtemps». Cependant, dans l’usine, sise à Kavu Kaïvo au nord de Moroni, il y a un matériel flambant neuf, en tout cas qui en a l’air. De grosses cuves reliées les unes aux autres, qui stérilisent, filtrent, sans compter la mise en bouteille.

«L’eau Hurya est presque pure, il y a des minéraux mais en quantité infime. Le problème, néanmoins, se pose au niveau de l’étiquette», fait savoir le responsable qualité du service phytosanitaire. «Les composants, qui y sont inscrits, sont pareils à ceux d’une eau minérale normale», ajoute-t-il avant d’enfoncer le clou: «après enquête, nous nous sommes rendus compte que l’étiquette de Hurya était la même que celle de Karthala, produit de la société Yako».

Et son collègue de poursuivre: «quand on leur a fait savoir que nous avions découvert la supercherie, ils ont dit que, selon une étude de l’Oms, toutes les sources d’eau sont les mêmes». Et c’est tout? «Ils nous ont parlé de la jeunesse de leur entreprise, de l’économie... Après cela, nous avons décidé de les laisser travailler mais nous avons quand même exigé qu’ils changent d’étiquette. Ils ont accepté mais ils ont insisté sur le fait qu’il fallait d’abord écouler le stock dont ils disposent». La suite? «Maintenant, la décision ne nous revient pas», déclarent de concert les deux interlocuteurs du service phytosanitaire.

Yako produit et met sur le marché deux marques: Beniteau et Karthala. «Beniteau n’est pas une eau minérale. Elle est pareille à celle de Mamwe, mais nous disposons de notre puits et d’un système de pompage à Ndruani», confie un des techniciens. «Ensuite, nous la traitons à l’ozone et à l’ultraviolet. Nous la filtrons aussi mais, en plus de cela, nous devons faire un dessalage car c’est à la base de l’eau de mer», poursuit-il.

«Pour notre autre marque, Karthala, elle provient de la source de Maweni [ya Mbude ]», indique-t-il. «Pour ses composants, qui sont sur l’étiquette, nous avons fait une analyse à l’Institut Pasteur de Tananarive», affirme Soumeith Ahmed Ali, responsable qualité.

Mais cela, d’après le service phytosanitaire, pose problème car «ces analyses sont vieilles et ils doivent les refaire car il se peut que les composants aient changé depuis». Puis, «avec l’utilisation de plus en plus systématique d’engrais dans notre agriculture et vue la porosité de notre sol, il n’est pas impossible que les composants aient pu changer», estime Djoumoi Saadi. «Mais, tant qu’il n’y aura pas d’analyses qui viendront infirmer ce qui est écrit sur les étiquettes, nous ne pouvons rien faire. Surtout, ils nous ont promis d’en faire le plus tôt possible», confie l’inspecteur général.

Ce que s’est empressé de réfuter Soumeith Ahmed Ali. «Ecoutez, ils n’ont pas le droit d’en parler tant qu’ils n’auront pas de preuves patentes de ce qu’ils avancent», martèle-t-il. «Entre nous, je ne pense pas que le faible taux d’engrais utilisé puisse réellement influer sur la composition de l’eau», croit-il. «Et à titre d’exemple, Hydraulique Sans frontière avait fait une analyse de l’eau pour y faire une adduction dans le Washili, il y a quelques années. Il s’avère que dans les années 1970, les Nations unies avaient entrepris les mêmes analyses aussi et la composition n’a changé d’un iota. Alors comment voulez-vous qu’en moins de dix ans, la composition ait changé», ironise-t-il.

Nous nous sommes ensuite rendus à Selea ya Bamba pour visiter l’usine produisant la marque Salsabil. Mais on nous y a opposé une fin de non-recevoir. Al-watwan a contacté son directeur commercial mais celui-ci a argué que le directeur de l’entreprise était en voyage.

Interrogé au sujet de Salsabil, le service phytosanitaire affirment n’avoir jamais pu mettre les pieds à l’intérieur. «La première fois que nous nous y sommes rendus, nous avions oublié l’ordre de mission. Nous sommes donc retournés à Moroni», déclare le responsable qualité du service. «Mais à ma grande surprise, quand nous nous y sommes rendus armés du précieux sésame, on nous a informés qu’il fallait demander la permission au siège à Maluzini. En désespoir de cause, nous les avions convoqués». Et surprise: «les responsables nous ont affirmé que la société était sous la protection de très hautes autorités et que nous devions passer par elles, et nous avons préféré laisser tomber». De guerre lasse. Comme toujours ou presque.

Vous l’aurez remarqué, le service phytosanitaire, ne peut au mieux que suggérer. Elle ne dispose, en tout cas pour ce dossier, d’aucun pouvoir d’injonction. Nous l’avons vu avec Salsabil. Qui, du haut de sa forteresse, semble narguer et les journalistes et les agents de l’administration. En toute impunité.

Faïza Soulé Youssouf

Alwatwan