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La Cellule des réformes économiques et financières (Cref) poursuit sa stratégie de croisement de la dette intérieur subsistant entre l’Etat, la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) et Mamwe. La volonté a été clairement affichée dans le cadre du séminaire sur le programme d’ajustement avec le Fonds monétaire international (Fmi).

Le chef de la mission du Fmi pour les Comores a, en effet, rappelé l’intérêt de réduire le coût des subventions budgétaires accordées aux entreprises publiques. «Un accord est nécessaire pour régler les arriérés entre Mamwe, Sch et le gouvernement», estime Harry Trimes.

A l’en croire, c’est ainsi que le pays pourra obtenir des progrès dans une stratégie plus large visant à améliorer la gestion des entreprises publiques et à réduire, par la même occasion, leurs poids sur le budget.

Pour le secrétaire général de la Cref, il est très difficile de stopper net les subventions. Oubeidi Mzé Chei a rappelé que Mamwe a vu ses charges se multiplier par quatre alors que ses revenus restent les mêmes. «La Sch a beaucoup d’argent à payer à l’Etat et Mamwe a beaucoup d’argent à payer à la Sch. L’Etat va donc payer une compensation de la dette croisée», soutient-il. L’idée est ainsi de remettre les comptes à zéro pour partir sur de nouvelles bases.

Ce technicien du ministère des Finances a montré que le secteur de l’Energie bénéficiait désormais du regain d’intérêt de plusieurs institutions internationales, dont la Banque mondiale, l’Union européenne ou encore la Banque africaines de développement. Dans son intervention, Housseine Cheikh Soilih, directeur général de la Sch, a précise que les subventions envers les sociétés d’Etat n’étaient pas forcement de l’argent décaissés: «il s’agit aussi des impayés en termes de dividendes et de taxes uniques».

Le croisement de la dette se serait conclu sur un solde positif de l’ordre de six milliards de francs au profit des hydrocarbures. Le patron de la Sch espère pouvoir bénéficier de cette manne financière pour éponger la dette accumulée avec les partenaires commerciaux.

Selon Housseine Cheikh Soilih, l’entreprise publique serait toujours dans la zone déficitaire et il faudrait «ainsi revoir la fixation des prix des produits pétroliers».

Une rencontre entre les techniciens du ministère des Finances, du trésor public et les directeurs généraux de Mamwe et Sch avait été organisée le 22 mai dernier sur l’assainissement des comptes publics, à travers un croisement de la dette intérieure.

L’accumulation des arriérés dus à l’approvisionnement en gasoil de la société nationale de l’électricité envers les hydrocarbures a été estimée à 22 milliards de francs comoriens durant les onze ans d’existence de Mamwe. Cette dernière réclamait à l’Etat des factures de 3,2 milliards de francs. La Sch aurait accumulé 11,3 milliards de taxe unique (impôt des hydrocarbures envers l’Etat).

Toyb Ahmed

Alwatwan