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Date de création : 31.01.2011
Dernière mise à jour : 01.09.2021
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Interview exclusif de Djaanfar Salim Allaoui sur son retour!

Interview exclusif de Djaanfar Salim Allaoui sur son retour!

 

Djaanfar Salim Allaoui alias "Sarko", ex numéro 2 de l'île d'Anjouan sous Mohamed Bacar, nous a fait l'honneur de déclencher le premier interview de l'année. Il nous répond sur son rétour au pays.

 

"A terme, il faut savoir arrêter cette campagne  de stigmatisation et de discrimination. Elle n’a qu’à trop duré".

 

C.A : Qu’est- ce qui a motivé votre retour, Mr le Ministre ?

D.S.A: Je me rends compte que les motifs qui ont guidé à l’idée de  mettre un terme  à mon exil intéressent beaucoup l’opinion. Est-ce une pure curiosité ou une volonté  tout  court d’appréhender  réellement  les enjeux  liés à mon retour au pays ? Libre à chacun d’interpréter cela comme il l’entend.

J’ai déjà eu l’occasion au travers d’une interview à France Mayotte parue dans l’édition du 30 juillet 2012 de  répondre à cette question. Cela a, du reste, constitué un moyen d’exclusion au titre de ma demande d’asile politique, une démarche  délibérément personnelle contrairement à ce qu’on a pu rapporter ici et là  et voila  que pour la énième fois alors que je suis rentré chez moi depuis  03 mois, la question reste toujours d’actualité.

Rassurez-vous, je ne vais pas bouder le plaisir de donner suite à votre question. Pour votre gouverne, j’ai à mon actif trois (03) exils, cela fait beaucoup et les 03 exils m’ont beaucoup instruit et en même temps enrichi.

Je me suis longtemps battu  pour des idéaux et à chaque fois j’ai été incompris, pire, j’ai  frôlé le point de non retour et j’ai survécu, à terme, on vient à se poser des questions et à se lasser dans cette quête de la perfection..

En effet mon retour entend, à juste titre, donner une chance à la réconciliation des esprits, des idées et des hommes et femmes de ce pays, je l’espère en tout cas et je veux bien incarner le symbole de la réconciliation, à la fois, inter-anjouanaise et comorienne, en devenir.

Il est aussi une réponse appropriée aux appels à la réconciliation et un signal d’apaisement en direction de  l’autorité en place. De même, j’éprouvais l’envie de retrouver mes terres, ma famille et mes amis, je ne m’en cacherais pas.

Enfin Dieu m’a vraiment inspiré en me décidant de rentrer à la maison, 37 jours après que je sois revenu à Anjouan, mon Oncle, le frère à ma douce regrettée mère, Nematy Silahi, feu Badrane Silahi, a rendu l’âme. Que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde.

Je suis béni  de l’avoir accompagné dans ses derniers instants de vie et de souffrance avant le rappel à Dieu, la nuit du dimanche 17 au 18 mars 2013

C.A: Avez-vous bénéficié des garanties pour non poursuites ?

D.S.A :Poursuivi pour avoir commis quel forfait et quel crime !!! je n’ai pas du tout assujetti mon retour au pays à des garanties de quelque ordre et de quelque nature que ce soit, on est décidément tous amnésiques sur le sujet, nous avons été jugés à Anjouan le 14 juillet 2008  par des magistrats venus de Moroni , (il nous exhibe avec fierté une copie de l’ordonnance de mise en liberté du Parquet de Mutsamudu).A partir de là, je n’avais rien à me reprocher. Cela ne m’a jamais d’ailleurs traversé l’esprit.

Il a fallu un contre ordre venu du sommet de l’Etat pour nous remettre en cellule d’isolement, à nouveau .Apres on a été détenus arbitrairement et notre salut est venu, alors, de l’évasion  de la prison pour nous mettre à l’abri à Mayotte. Vous conviendrez avec moi qu’on ne nous laissait pas tellement le choix.

Quand j’ai demandé à rencontrer la presse à Mayotte au mois de juillet 2012 pour annoncer mon projet de mettre un terme à mon exil et de rentrer chez moi, je l’ai faite en toute responsabilité tout en prenant soin de bons procédés en pareilles circonstances par rapport à l’Autorité de manière à ne froisser personne.

Apres, j’ai suivi mon instinct et suis allé au bout de   mes convictions propres, le résultat est là et je m’en réjouis.

C.A : Pourquoi  avez-vous été entendu par la gendarmerie ?

D.S.A :la procédure est classique. Elle est tout à fait normale et dans les règles de l’art. Et il ne me revient pas à moi de fixer les règles du jeu. Des mauvaises langues avaient imaginé le pire des catastrophes à ma descente d’avion, il n’en a rien été. Le Comorien n’est pas profondément rancunier, je continue à le penser et à le croire.

A la Gendarmerie cela relève de la routine. Mon statut et mon parcours d’homme politique ne pouvaient laisser  indifférents les pouvoirs publics, des modalités de mon retour.

C.A : Etes-vous oui ou non sous contrôle judiciaire ?

D.S.A : Je pense avoir tout dit au préalable. Votre question renvoie aux éléments de réponse de la ducième question. Pour rappel, j’indiquerais au passage, si  tel était le cas, que l’on se trouverait, le cas échéant, confronté à un principe de droit, celui de l’autorité de la chose jugée. En effet, Le 14 juillet 2008, on a comparu et on a été jugés, chacun de nous détient une copie de l’ordonnance de mise en liberté, no comment. Je laisse, cependant, aux autres le soin de claironner. Cela ne nous grandit pas et ne sert pas  du tout la cause de la réconciliation entre comoriens.

C.A : Il y a quelques semaines, La Gazette des Comores et Al-watwan vous ont traité de fugitif, quelle est votre réaction ?

D.S.A :Fugitif par rapport à qui et par rapport à quoi ? La Gazette des Comores et Al watwan sont parmi les organes de presse les plus représentatifs en termes d’audimat  au niveau du pays. D’autres  comoriens, en leur temps, ont commis des actes encore plus  répréhensibles vis-à-vis des lois et règlements en vigueur. Quel a été leur sort ? Les avez-vous indexé  et interpellé comme vous le faites  par acharnement pour nous autres ? Vous les avez aussi qualifiés de fugitifs comme vous le faites pour nous ?quel a été votre positionnement par rapport à leur cas précisément.

A terme, il faut savoir arrêter cette campagne  de stigmatisation et de discrimination. Elle n’a qu’à trop duré.

Les espaces de communication, comme ceux que je viens de citer, doivent concourir à consolider la paix sociale, la concorde nationales et non contribuer à accentuer les fractures sociales entre comoriens. Ils doivent aussi admettre la contradiction dans une matière aussi sensible.

Sur le sujet, ils ont manqué d’objectivité et surtout  de profondeur dans la recherche de la vérité. Mais bon, me traiter de fugitif est « réducteur  et anecdotique   » c’est aussi mal me connaitre et surtout cela dénote d’une connaissance limitée des sujets et du personnage que je suis.

Cela, ma foi, n’engage que ces personnes, je ne leur en tiens pas rigueur.

De grâce le moment est à l’apaisement, à la sérénité et à l’harmonie, arrêtons donc d’opposer la haine à la haine, la délation à la délation, le pugilat au pugilat, ça ne profite à personne. En tout état de cause, chacun des acteurs que nous sommes a et aura des comptes à rendre à la nation un jour.

C.A: Aujourd’hui, dans quel échiquier politique vous situez-vous ?

D.S.A : Je ne me positionne sur aucun courant politique. Anjouan  fait face à un phénomène  de société patent. Le chantier de la réconciliation inter-anjouanaise est très vaste ici.il est entretenu délibérément entre les différentes factions et au rythme de tous les régimes et des sensibilités politiques de l’ile. Cela ne semble préoccuper personne. Or la réalité est bien là. On s’est tous opposés et divisés par le passé.les séquelles sont encore présentes dans la conscience collective des gens.

Des timides tentatives de rapprochement entre les différents protagonistes ont été menées sans feuille de route et sans convictions, elles ont toutes échoué malheureusement.

Cela va constituer mon terrain de chasse, chercher à renouer les fils du dialogue, donner une chance à la paix afin de  permettre à Anjouan et aux Comores de s’engager résolument dans la voie du  pardon et du développement.

C.A : Comme aux Comores, tout est possible, peut –on s’attendre à  un rapprochement avec  Anissi ou Ikililou ?

D.S.A :Et pourquoi pas une position médiane, tant qu’on y est, si je te disais que ça sera le ni-ni, là n’est pas vraiment le problème, en revanche, je m’inscris plutôt en faveur de mon ile de naissance, Anjouan et de mon pays de nationalité, les Comores.

La problématique, à  mon humble avis, ne se pose pas en ces termes. Votre question  me semble  dégager une opposition entre les deux locataires, de Beit- salam et de Dar-nadjah, ce dont je ne crois pas du tout et dont je n’ai pas d’ailleurs connaissance.

Je n’ai pas vocation à encourager ni à entretenir des conflits entre deux élus dépositaires des  prérogatives de puissance publique. Si tel était le cas. Cela serait d’ailleurs contraire à la ligne que je me suis tracée, néanmoins et je le précise à nouveau. Je suis prêt à servir mon pays et n’y voyez pas dans cette démarche citoyenne  un quelconque mélange de genre.

C.A : Dernière question, Mr le ministre, que pensez-vous du meeting de Sambi organisé à Moroni et sa proposition d’annuler la tournante ?

D.S.A : il a exprimé un point de vue, une opinion sur la question relative à la tournante présidentielle, comme tout commun des mortels comoriens aurait pu le faire, le décor est planté, cela peut concerner tout le monde, je n’y vois pas le scoop encore moins le buzz.

Maintenant sur le fond, le parallélisme de forme voudrait que la tournante, un des acquis de l’accord-cadre de Fomboni, peut et doit forcement  évoluer  dans les mêmes conditions que l’esprit et la lettre de l’accord fondateur du 17 février 2001.

Et pour  que cette disposition phare de Fomboni 2001 puisse voler en éclat ou subir des amendements par rapport au processus initial, les usages et les bonnes pratiques nous commandent systématiquement de requérir le suffrage universel des comoriens par le biais d’une consultation référendaire.

Là on n’aura pas violé la norme et la légalité républicaine et on aura ainsi respecté les aspirations légitimes des comoriens.

 

Merci de nous avoir reçu, Mr le Ministre!

Propos exclusif recueilli par Mlanaoidrou (comoresactualites.centerblog.net).